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[ FRONT ]
Réactions à la guerre passée et imminente à Basra et Bagdad et aux effets des sanctions
L'ÉQUIPE DE PAIX POUR L'IRAK | RAPPORT | Messages to

Mick pour Mary et Lisa
Bagdad, 4 février, 2003

Dans la ville méridionale de Basra, située au Sud de l’Irak, nous avons rencontré Nadra, une femme d'un certain âge, qui relève d'immenses défis en tant que directrice d'une école primaire. Comme beaucoup de familles dans Basra, Nadra vit dans un bâtiment en béton plutôt quelconque. En dehors de sa maison, la rue étroite est garnie des trottoirs élevés en béton et des flaques d'eau stagnante dans les creux de la route déchirée en lambeaux. Il y a quelques voitures garées le long de la rue, réduisant davantage le passage des véhicules. Quelques enfants en bas âge cessent leur activité et nous fixent avec leur regard curieux au moment où nous débarquons du fourgon. Le soleil venait juste de se coucher et les ombres tournaient vers l'obscurité.

Pendant nos interactions avec des Irakiens, nous avons été, presque sans exception, salués avec chaleur, générosité et bonté. Nadra n'est pas une exception. Avec un sourire engageant, elle nous fait gracieusement signe pour entrer et nous asseoir sur le plancher. Avec un grand contingent de huit membres de l'Équipe de paix pour l'Irak, notre traducteur, le mari de Nadra et deux enfants en bas âge, le petit salon nous suffit à peine alors que nous étions assis sous forme de cercle sur le plancher. Les murs sont sobres avec seulement quelques petites photos.

Après un tour de présentations, Nadra nous indique qu'elle a travaillé comme directrice pendant 14 ans et avant en tant que professeure à temps plein pendant 10 années. Son école, pour filles âgées entre six et onze ans, accueille 570 étudiants mais a 24 professeurs seulement. Le haut rapport étudiant/professeur implique des classes de 55 à 60 étudiants avec un professeur par classe. Par l’intermédiaire de notre traducteur, Nadra continue à expliquer que les sanctions économiques ont eu beaucoup d'effets, y compris le surchargement des écoles. Nous ne pouvons pas construire de nouvelles écoles pour répondre au nombre croissant d'inscriptions. Ceci signifie que le nombre moyen d’élèves par classe a augmenté d'environ 30 avant les sanctions aux nombres courants. C'est très difficile pour les professeurs et les étudiants. L'accès à d'autres nécessités d'école est très limité. « Souvent nous devons utiliser les vieux livres qui ne sont pas en bon état. De temps en temps, nous obtenons de nouveaux livres et c'est vraiment bienvenu.»

La dévaluation incroyable du dinar irakien a érodé le pouvoir d'achat des professeurs à tel point que bon nombre d'entre eux délaissent la profession ou prennent un deuxième travail le soir afin de satisfaire leurs besoins essentiels. Une autre professeure que nous avons rencontrée, Amal, a quitté son école primaire de Bagdad et la profession il y a deux ans après que sa demande initiale de retraite anticipée ait été refusée par le gouvernement irakien. “Ils ont refusé ma demande parce que nous avons besoin de professeurs. Mais je ne peux subvenir aux besoins de mes trois enfants avec un salaire aussi dérisoire. Je peux beaucoup mieux en travaillant comme artiste.” Les murs vivants de son salon sont ornés avec plusieurs de ses belles peintures à l'huile, captivant de nombreuses facettes de la vie irakienne. Selon Nadra, « beaucoup d’enfants irakiens travaillent également pour aider à soutenir leurs familles.” Pendant nos promenades dans les rues de Bagdad et de Basra, la présence de jeunes garçons qui cirent les chaussures a été constante.

La situation actuelle en Irak a également des effets immatériels sur l'environnement éducatif dans les écoles irakiennes. Il y a seulement deux mois, Nadra nous indique que, les avions américains ont bombardé une usine pas trop loin de son école. “ Les enfants ont peur. Ils savent ce qui se passe et nous faisons de notre mieux pour les soulager. Mais c'est difficile. Beaucoup d'enfants sont incapables de se concentrer.” Nous a-t-elle dit en se décalant légèrement. En dépit des difficultés, les étudiants pensent toujours à achever leurs études. Ils rêvent de devenir des professeurs, des médecins et des artistes. Cette soirée en rentrant à notre chambre d'hôtel, j’ai réfléchi sur ce que nous avons entendu. En tant que professeur moi-même, je ne peux imaginer comment ils continuent, dans la présente situation. Comme je parlais à mon compagnon de chambre Bret, notre discussion est percée par le son fort d'une sirène d’air. N’ayant jamais vécu cette expérience, la pensée aux enfants de Basra glaça mon sang. Il s'est avéré que la sirène indiquait la présence des avions américains à proximité. Une deuxième sirène retentit quelques minutes plus tard, indiquant que la menace est passée.

Mais naturellement elle ne l’est pas entièrement.

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