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Report-35: Des infos que la TV n'a pas diffusé / Robert Turcotte
L'ÉQUIPE DE PAIX POUR L'IRAK | RAPPORTS | MESSAGES POUR |

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[Robert Turcotte est actuellement a Amman. Il va revenir au Quebec la semaine du 21 avril. Sept membres de l'Équipe de Paix pour l'Irak restent a Baghdad dont personne du Quebec ou Canada. -Mary]

Rapport de Baghdad 8 avril au 14 avril 2003 Désolé du retard, il y a une guerre qui cause des inconvénients. De Amman, je vous envois des nouvelles en retard après être sortit de cet enfer. Vous y trouverez sûrement des infos que la TV n'a pas diffusé. Merci de votre patience. Amicalement, solidairement Robert

Rapport 8 avril 2003

Enfin une nuit plus silencieuse jusqu'à 4h45. Un premier boom qui m'alerte suivit d'un second qui me pousse à courir sur mon balcon pour observer les conséquences. Un incendie éclaire l'horizon et des flammèches rouges volent de toute part de l'autre côté du fleuve. La reprise des combats s' intensifie et se déplace vers le sud est à l'entrée d'un pont.

L'orchestre de la guerre augmente son lot d'instruments maléfiques. Cette fois les mortiers et les canons électriques à tir rotatif s'ajoutent et émettent leurs sons meurtriers qui raisonnent sans répit à nos oreilles. Jacques Béres, un chirurgien français volontaire, m'informe que l'Irak en est à 2500 morts et approximativement à 7 à 8,000 blessés. Sommes-nous en route vers un génocide ?

Une nouvelle qui ébranle le personnel de l'hôtel Al Fanar ainsi que ses clients irakiens et étrangers; L'hôtel Palestine, qui héberge au moins 200 journalistes et encore plus de caméramans, de photographes, d'écrivains et autres clientèles internationales et nationales, vient d'être bombarder par les forces armées américaines. Le premier bilan fait état de 5 blessés et de 1 mort parmi les journalistes d'origine encore inconnu. De ce côté-ci de la rue nous ne percevons pas les dommages matériels. Wade nous dit avoir perçu des flammes dès la détonation puis plus rien. Il ne semble pas être question de d'évacuation de la clientèle.

Avec l'attaque de la délégation diplomatique russe et de ces journalistes étrangers la barrière des scrupules meurtriers vient de franchir un nouveau pas. Cette fois il est clair que rien n'arrêtera cette course au pétrole et au pouvoir. Il est clair que la conquête et la colonisation d'un monde à l' américaine ne fait que commencer. Vu d'ici, l'ONU et la communauté internationale semblent avoir fermé les yeux et laisser cours à ce carnage de vies humaines pour les objectifs ci mentionnés.

Après on viendra me dire que nous avons évolué. Certes, au point de vue technologique nous avons progressé, peut-être trop vite, mais pour ce qui est de la résolution de conflits pacifiquement, pour ce qui est du respect de la démocratie, pour ce qui est de la répartition des richesses, pour ce qui est de la paix dans le monde, alors là nous régressons à un rythme effarent.

15h30, faute d'électricité je dois m'arrêter sur ces pensées.

Suite, 8 avril 2003

Dans ce monde de silence où la parole n'a pas la place souhaitée, il est difficile de savoir la pensée réelle de cette population. Quelle position prendra t-elle si l'invasion américaine devait se concrétiser ? Acceptera t-elle de se joindre à ce nouveau pouvoir déguisé en administration irakienne ? Assisterons-nous à une guerre civile entre ceux qui accepteront de s'allier et ceux qui refuseront cette prise de pouvoir ? Vivrons-nous une nouvelle Palestine pendant des années à venir ?

À mots couverts certains souhaitaient une guerre rapide pour mettre fin à leurs souffrances. D'autres avançaient qu'ils défendraient leur pays et leur président jusqu'à la mort. D'autres désirent un changement mais pas avec Bush. Un autre dit que ça fait plus de trente ans qu'il souffre. Impossible d'avoir des détails avec le degré de contrôle en place; on parle de un surveillant par huit habitants. Toutefois, si on me dit qu'ils sont si gentils et aimables envers nous c'est qu'ils n'ont pas le choix alors là je ne suis pas d'accord. Ou bien ils sont tous, sans exception, d' excellents comédiens ou bien ils ont atteint un degré d'hypocrisie qui dépassent toutes possibilités. J'en conviens que les évènements qui les frapperont dans les prochains jours puissent faire surgir un esprit de vengeance de leurs frères et sours assassinés. Ce démon qui naîtra en eux n 'aura pas d'amis ni de sympathie pour les étrangers et encore moins de pardon. D'où le danger qui nous guette.

Une chose est certaine, les spéculations et les hypothèses concernant le futur de ce pays et de sa population vont bons trains chez tous les internationalistes. Ce qui permet d'alimenter les conversations pendant notre réclusion dans l'hôtel. Plus un chauffeur accepte de nous conduire en ville et notre escorte s'inquiète pour sa sécurité et surtout pour celle de sa famille puisque lui-même demeure ici. Quelques heures plus tard il nous fait ses adieux. En tant que fonctionnaire, si petit soit-il dans la hiérarchie, il est préférable pour lui de quitter la ville sinon le pays. Nous le regretterons car nous avions une excellente relation avec lui et nous ne pouvions douter de sa sincérité quand il disait qu'il travaillait pour notre sécurité. Ce sont les premiers signes de peur que je constate chez des Irakiens.

Les combats se sont intensifiés dans divers quartiers à l'intérieur de la ville. Nous apprenons qu'un deuxième journaliste, victime du bombardement au Palestine, est décédé à l'hôpital. Il était d'origine espagnole et membre de l'équipe contact pour l'envoi de nos e-mails. Les Faucons du Pentagone justifient ces mortalités en disant qu'il y avait des tireurs sur le toit alors que c'était des caméramans. Rien d'étonnant car ils ont toujours l'excuse facile pour justifier leurs crimes. Je n'ai pas encore entendu l'excuse inventée pour les deux autres journalistes tués dans la ville mais je suis certains que c'est pardonnable. C'est vrai, ils ne font pas partit des journalistes qui suivent quotidiennement les militaires des alliés, qui furent former aux rudiments des combats et briffer sur quoi dire et ne pas dire par les généraux américains avant le début de la guerre. Leurs vies ont par le fait même beaucoup moins d' importance tout comme celles des populations civiles irakiennes. La liberté de parole et d'expression a force que si elle convient à ces maîtres du monde; Enfin, c'est qu'ils croient !

9 avril 2003

Une nuit paisible comme nous n'avons pas connu depuis quelques jours. À 6h, boum, boum et quelques ktac, ktac, ktac puis le silence à nouveau.

Après le déjeuner, je pars à pieds avec Eun Ha et son compatriote coréen pour aller visiter l'orphelinat de sour Thérèsa mais c'est fermé le temps de la prière. Nous rebroussons chemin. Cette marche d'une quarantaine de minutes dans la ville s'est avérée très intéressante. D'abord nous avons emprunté le boulevard Abu Naha où nous étions les seules âmes qui vivent puis nous empruntons des petites rues. Ici et là des gens discutent devant leurs maisons, plus loin des enfants jouent au soccer. Nous aboutissons sur un autre boulevard achalandé par une circulation automobile moyenne et tous les commerces sont fermés et vidés de leurs contenus. Six ou sept coins de rues plus loin, deux restaurants et quelques commerces se dénotent par l' activité humaine qui les bordent et les occupent. Ce secteur contraste complètement avec les alentours. Dans la petite rue de l'orphelinat un homme se la coule douce, assis sur une chaise posée sur le trottoir. Plus loin un groupe de jeunes discute une partie de soccer dans la rue déserte. Cinq femmes toutes de noir vêtu viennent dans notre direction, s'arrêtent pour nous saluer. Tant sur l'allée que sur le chemin du retour tous les gens rencontrer nous saluent en souriant, ceux en voiture klaxonnent et saluent de la main.

Alors que la ville est prise d'assaut, que six des sept ponts qui relient les deux rives du fleuve sont fermées et contrôlées par les militaires, le comportement des gens envers nous est le même que celui que nous connaissons d'eux depuis notre arrivé dans ce pays. En même temps une rumeur circule que les hôtels seront attaqués et vandalisés par tous les truands de la ville et les mécontents de la tournure des événements. La semence de la peur fait son ouvre dans la communauté internationale. C'est à se demander si certains ne sont pas en manque de sensations fortes mais uniquement mentales.

De retour à l'hôtel, Talib, un de nos chauffeurs, nous apprend que le quartier Saddam City vie d'intenses combats, que plusieurs routes sont barrées, que des véhicules brûlent sur le bord d'un pont et que des victimes gisent sur le sol. L'hôtel Palestine n'a plus de gardiens de sécurité et quelques journalistes commencent à déménager de peur d'être attaquer.

Notre réunion porte sur l'éventuel départ de l'équipe demain matin. Martin, Bettejo, Eun Ha, Marienella et Charlie désirent rester. C'est avec une crotte au cour que j'accepte d'être des partants car j'aurais souhaité assister au dénouement de la prise de possession de Baghdad.

À peine de retour dans le hall de l'hôtel que Benoît, un photographe de guerre français, m'annonce que les Fédaïnes et les Iraniens qui combattaient les Alliés à la place de la Libération ont fuient, l'armée américaine a quitté la place, le pont est réouvert et, que des irakiens s'attaquent aux commerces, saccagent, volent, détruisent tout sur leur passage dans un esprit de fête et de joie. La nouvelle fait le tour de l'hôtel assez rapidement et un climat de peur s'installe. Personnellement je n'y vois aucun danger, au contraire, je cherche un volontaire pour me rendre sur place. Jooneed signale son intérêt après la fin d'écriture de son papier pour la presse. Nicolas, un journaliste français, m'informe qu'après la prise de possession de Saddam City un militaire américain est sortit de son tank et a crié aux gens que maintenant ils pouvaient prendre tout ce qu'ils voulaient. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'émeute qui a aboutit aux événements précédemment raconter par Benoît qui était dans le feu de l' action lors du déroulement.

Pendant mon attente le personnel de l'hôtel nous invite à venir écouter les nouvelles à la télé qu'ils viennent de brancher sur satellite pour la première fois depuis un an. Jamais je n'aurais cru entendre et voir ce qui se passe en ce moment. D'ailleurs, personne des internationalistes ne s' attendait à voir de telles scènes chez le personnel et les clients de l' hôtel. À la télé, des Irakiens déchirent la photo de Saddam, lui crient des injures pour la répression qu'il leur a fait subir. Sur place, alors que nous n'avions, jusque là, aucune idée de l'opinion précise des Irakiens, la joie est à son comble. Pour la première fois ils extériorisent quelque chose qui devait sommeiller en eux depuis longtemps.

J'accompagne Jooneed au Palestine pour la transmission de sa disquette. En même temps que nous arrivons sur place, des tanks et des militaires alliés arrivent de toutes parts. Nous montons au 15ième étage d'où je profite de la vue pour prendre quelques photos. De retour dans le hall de l'hôtel, des militaires, armes au poing, se prêtent aux photos et questions des journalistes. Je demande à Marcos Eugénius, un jeune soldat originaire de la Californie, s'il était fatigué et s'il avait perdu des amis pendant les combats. Il répond qu'il n'a pas dormi depuis deux jours et qu'un de ses amis est décédé après avoir été touché à l'abdomen alors qu'il n'avait pas son gilet pare-balles. À l'extérieur comme à l'intérieur c'est le gros show médiatique. Tous les militaires sont assaillis par les médias. Sur le canon d'un tank on peut lire le mot CARNYVORE. Après avoir vu l'état d'un certain nombre de victimes il ne fait aucun doute que ces grosses machines sont des mangeuses de chair humaine.

Pendant ce temps, Martin s'adonne à filmer les militaires qui font tomber la sculpture en bronze de Saddam dans le Paradise Square prêt du Palestine sous le délire d'à peine une centaine d'Irakiens et plus de trois cents journalistes et caméramans. Selon diverses sources irakiennes ces fêtards ne demeureraient pas dans ce quartier et certains avancent qu'ils seraient arriver sur place avec des militaires. Avec un énorme blindé, des militaires attachent ce symbole, le décroche de son socle et le tire par terre au grand plaisir de ces quelques Irakiens. The show most go on ! Ce spectacle médiatique fera le tour de la planète. Les spectateurs en auront plein la face et plusieurs applaudiront la victoire des Alliés. Mais quelle victoire ? Celle de la sculpture qui tombe au centre ville de Baghdad, là où tous les médias sont cantonnés. Mais, où sont les millions d'habitants de cette ville ? Pourquoi ne sont-ils pas dans les rues à fêter cette grande victoire ? Ce show a, possiblement, comme but de laisser croire à la population que le régime est renversé et que la guerre est terminée. Toutefois, ce message ne rejoindra que l'international puisque la ville n'a pas d'électricité. Pourtant, pendant ce temps, il se livre d'intenses combats dans plusieurs autres quartiers et autour de la ville. Des cadavres gisent dans les rues et les hôpitaux débordent à ne plus savoir ou placer les blessés. C'est à se demander si ce show n'est pas un voile de fumée pour cacher ce qui se passe réellement sur place.

Où sont passé les milices et les militaires irakiens ? Qu'est-il advenu de la résistance présentée dans les propagandes télévisées ? Comment se fait-il que les combattants actuels sont majoritairement sinon exclusivement de provenance des pays limitrophes ? Je ne fait qu'aller de surprises en surprises depuis hier.

Deux heures plus tard je retourne au square pour prendre le pouls des événements. Des gens sautent sur le corps et le bras de bronze étendu par terre. La tête a disparue. Ils poussent cette masse métallique devant le char d'assaut et font signe aux militaires de l'écraser. Ils n'ont pas eu à insister longtemps que le gros montre passe sur le bras mais sans pourvoir l 'écraser. D'autres arrivent avec une photo de Saddam et y mettent le feu. Plusieurs personnes m'expriment leurs joies. De retour au Al Fanar, je suis accueillis par quatre tanks stationnés aux deux coins de rues et par une vingtaine de militaires en position de combat dans les alentours. Ma plus grande surprise est de voir certains membres de l'équipe distribuer des bouteilles d'eau aux militaires. Ils me disent sympathiser avec ces jeunes hommes, coincés par le système américain. Tout ce que je peux faire c'est de les respecter après avoir vu les corps de jeunes enfants mutilés par ces mêmes militaires. Je n'ais aucune sympathie pour le métier qu'ils exercent et pour leurs ignorances des raisons pour lequel ils participent à ces massacres.

Peu de temps après, tout le secteur est entouré de tanks. Fady, un client irakien de l'hôtel, me dit que qu'il est heureux d'un éventuel changement de régime mais malheureux que ce ne soit pas les Irakiens qui aient pu le faire. Un commentaire de grande valeur qui en dit beaucoup ! Pendant ce temps des militaires donnent une caisse de leurs nourritures en sacs aux personnels de l'hôtel mais sans trop les impressionner.

10 avril 2003

Pas de bombardement cette nuit mais le bruit incessant des gros monstres mécaniques ajouter à celui de l'énorme génératrice perturba notre sommeil. Leurs présences n'a rien de rassurant puisqu'ils pourraient être attaqués ici même. Au matin, la rue regorge de véhicules de toutes sortes dont un bulldozer énorme, six camions charger de munitions et d'autres tanks de différents modèles.

La réunion matinale m'annonce que Kathy a rejoint Chicago avec un téléphone satellite et que le bureau recommandait de rester ici encore une certaine période de temps. De toutes façons, les événements s'avèrent non sécuritaire pour risquer de s'aventurer sur les routes.

Jooneed et moi allons faire un tour de ville avec un photographe de l'Inde, un journaliste du Bangladesh et leur chauffeur. Notre visite nous conduit dans les quartiers Karadat et Sanaat. De toutes parts nous apercevons des gens qui dévalisent des édifices à bureau et des entrepôts gouvernementaux et municipaux ainsi que certains commerces. Ils transportent des marchandises à pieds, en charrettes, en brouettes, en camions, en tracteurs et avec d'autres moyens rudimentaires. Comme disait quelqu'un, ces vols ne sont rien comparés au pétrole qui leur sera volé et à ce que Saddam a mis dans ses poches. Une route est barrée car un camion brûle suite à un bombardement. Il n'y a aucun blindé ni autre artillerie dans ces quartiers.

Au retour, le docteur Belge, Harrie Dewitte, qui travaille avec Médecine pour le Tiers-Monde, nous fait part d'événements dont il fut témoin et qu'il dénonce comme étant des crimes guerre selon la Convention de Genève : 1-Bombarder une ambulance identifiée.

- Fait : Une ambulance transportant deux blessés graves a été bombardé par les Alliés à un kilomètre de l'hôpital. Le chauffeur, blessé à son tour, réussis à conduire de peine et misère jusqu'à l'entrée du stationnement de l 'hôpital. Il ne peut aller plus loin car un bloc de béton barre l'accès. Des gens doivent s'acharner pour ouvrir les portes très endommagées du véhicule pendant qu'un médecin arrive pour constater que les deux patients avaient été tués.

2-Ne pas porter secours aux blessés.

- Fait :Des personnes blessées dans des rues ont fait appel à des militaires pour les aider et restaient indifférents à leurs demandes.

3-Ne pas ramasser les cadavres gisant dans les rues.

- Fait :Des véhicules bombarder avec des passagers à l'intérieur et des piétons tuer dans la rue. Les cadavres furent laisser sur place

L'hôpital Kindi a dû être évacué car, considéré non sécuritaire pour le personnel et les multiples patients. Il dit aussi que les hôpitaux n'ont plus d'analgésiques pour opérer et qu'ils ne font que stabiliser les blessures des patients et les retournent chez eux faute de place. La situation devient critique car les blessés ne cessent d'affluer par toutes sortes de moyens comme sur le toit des voitures, dans des boîtes de camion et même en brouette.

Deux attentats suicides perpétrés non loin d'ici auraient tué deux militaires et fait quelques blessés. Selon la source, l'information varie.

Eun Ha a étendu au coin et au centre de la rue entre deux tanks une énorme banderole représentant des missiles en direction d'enfants de toutes nationalités, ouvre d'un artiste Koréen. Cathy, Cynthia, Martin, Cathie et Eun Ha se relaient et s'assoient en position de Fétus. Compte tenu que les activités prévues dans le cadre de notre mission tournent au ralentit en ce moment nous optons pour la sensibilisation et l'éducation des jeunes militaires qui sont en grand nombre dans notre secteur. Si nous n'avons pu atteindre les présidents et leurs faucons nous allons essayer d'atteindre la sensibilité et la conscience de ceux de la base, ceux qui exécutent sans trop savoir pourquoi.

Sacha Trudeau, qui refait surface après être aller se cacher parce que son visa était expiré et que les autorités refusaient son renouvellement, nous apprend qu'un chauffeur de la Croix rouge, un Canadien de Montréal d'origine arménienne, Vatche Hacinanien de 45 ans, a été tué en conduisant un véhicule de la Croix Rouge. Dans son déplacement pour venir ici il a vu plusieurs cadavres dans les rues, abandonnés sur place. Il projette de repartir au Québec dans une semaine. Il retourne dormir dans sa famille d'accueil.

Les tirs et les bombardements furent très fréquents toute la journée. Les militaires fouillent tous les gens et toutes les voitures qui circulent dans le secteur car ils craignent des attentats suicides.

11 avril 2003

Ce matin l'hôtel est envahi par de nouveaux clients. Environ 240 journalistes et photographes sont arrivés de Amman ce matin après avoir dormis en route.

Bettejo, Jooneed, Mohammed, notre chauffeur favori et moi se lançons à la découverte de la ville. Ce périple nous conduit dans les quartiers de Oman City, Kadhymia, Al Tobchi, Al Mansur City, Al Tobchi, Adhamiya, Babmoaldhim, Soulk Albarabi, le vieux quartier de Baghdad et à Arasat. Chacun d'eux a ses hécatombes d'immeubles partiellement ou totalement effondrés qui changent complètement le visage de la ville. Des dizaines de joyaux de l' architecture irakienne disparus. Partout des déchets gisent de toutes parts alors que cette ville était si propre à notre arrivé. Des gens se déplacent avec des objets volés tels des chaises de bureau, des lampes, des fauteuils, des réfrigérateurs, des ventilateurs, des bureaux, des ventilateurs, des climatiseurs, des télévisions, des pneus, des pièces d'autos quand ce n'est pas des autos complètes endommagés et j'en passe. D'autres s'activent dans les débris d'édifices à la recherche de trésors ensevelis. Des édifices et des véhicules récemment bombardés flambent encore. Des débris de maisons partiellement détruites obstruent le passage de plusieurs ruelles. Des enseignes et des lampadaires de rues gisent au sol. Quelques barrages ferment l'accès à certains artères à cause de l'activité militaire en cours ou pour empêcher les témoignages de ce qui vient de se passer. Tous les ponts sont réouvert à la circulation.

L'hôpital Al Mansur a été vidé de tous ses patients et personnels à cause des combats qui se déroulait dans le voisinage. En autre, les militaires ont créé une ouverture dans une banque et inviter les gens à se servir. Cette invitation a fait déborder le saccage jusqu'à l'hôpital.

Je capte plusieurs images de ce qui a résisté et de toute cette désolation avec la tristesse de n'avoir pu le faire avant les destructions compte tenu des restrictions auxquelles nous devions se conformer.

L'action de la toile dans la rue continue son ouvre auprès des militaires. Plus l'équipe en rencontre plus leur ignorance semble évidente sauf en ce qui concerne le changement de régime. Un d'eux me confie qu'il origine d' une famille de militaire et qu'il perpétue la génération. Il ajoute qu'il déteste Bush et les républicains mais que c'est payant d'être ici. Un autre dit être catholique pratiquant, qu'il n'a tué personne encore, qu'il a une jeune sour et ne souhaite pas la mort d'enfants ni de personne et que la guerre fait malheureusement des victimes.

La rumeur d'une guerre civile plane dans la place. Cette ruée de journalistes ne fait que stimuler les spéculations et amplifier les rumeurs. Ce nouvel atmosphère m'étouffe et m'exaspère puisqu'il transforme cette guerre en cirque médiatique. J'assiste maintenant à une nouvelle guerre qui se joue entre journalistes. Une guerre qui fait pitié à voir. C'est à qui volera le scoop à l'autre alors que ce ne sont que des rumeurs qui circule. Certains inventent des histoires pour épater la galerie, juste pour avoir un papier à livrer. Loin du regard loin du cour ! Ils font gober n'importe quoi à la population internationale avide de sensationnel. Il y a ce journaliste qui a écrit qu'il était en présence des journalistes tués au Palestine alors qu'il n'était pas dans l'hôtel. L'histoire s'est découverte et il a fait un fou de lui ici et dans son pays. Nous entendons ce genre de contes à tous les jours depuis quelques jours.

Ce cirque m'enlève la flamme qui m'habitait. Cette fois je suis prêt pour le départ même s'il y a encore beaucoup à faire. Les violations des droits humains et les crimes de guerre continueront leur ouvre sans que l'on puisse en témoigner car les contrôles abusifs des militaires dépassent de loin ceux des Irakiens. De plus nous ne pouvons s'héberger ailleurs que dans ce secteur.

Ce soir, L'équipe Irak Peace Team se rassemble sur la toile au centre de la rue pour faire nos adieux à notre doyen prédicateur Neville qui nous quitte demain pour retourner en Australie. Sous la lueur des chandelles il fait le partage du pain et de l'eau (pour remplacer le vin) et quelques chants suivent. Nous ramassons cette énorme toile pour la transporter entre le Palestine et le Sheraton. Nous subissons deux contrôles militaires avec présentation de papier et justification de ce déplacement. Sur place ils refusent notre premier choix d'installation et roulent la toile. Nous allons cinquante pieds plus loin. Cette fois notre action de paix débute. Les boucliers humains viennent se joindre à nous. Plusieurs expriment leurs messages sans la présence des médias. C'est vrai qu'il n'y a rien de sensationnel dans la livraison de messages de paix, de justice, de demande que les massacres d'enfants et de civils s'arrêtent, que les ressources du pays demeurent aux Irakiens et Irakiennes, que les militaires se retirent, que d'autres moyens que les armes soient utilisés pour régler les conflits, que la culture de ce peuple soit respectée, que le retrait des sanctions économiques s'effectue rapidement. Alors que l'on se prépare à rouler la toile deux médias Irakiens viennent capter quelques commentaires.

De retour à l'hôtel, après un autre contrôle, Jooneed me dit qu'il en a assez de ce cirque et qu'il est prêt à partir. C'est bon d'entendre que je ne suis pas le seul à penser ainsi.

Baghdad 12 avril 2003

Une autre nuit tranquille si nous excluons les bruits occasionnels des monstres mécaniques et la génératrice.

Le docteur Yarub Al-Shiraika participé à notre réunion du matin. Il nous informe que Mustafa et 2 autres membres de Islam Relief viennent d'être libérer suite à un emprisonnement de 4 jours. L'intelligence service irakien a saisi tous les biens qu'ils avaient, ordinateurs, caméras vidéo passeports et autres ainsi que $10,000. et les ont conduit à un poste de police qui a refusé de les incarcérer car il n'y avait aucune accusation contre eux. Devant ce refus ils sont allés à un autre poste de police après avoir préparer un formulaire d'accusation pour crime au code de la route. Quatre jours plus tard, ils furent libérer. Yarub continu en disant que deux véhicules, un réfrigérateur contenant des médicaments et le système d' air climatisé de l'organisme Croissant Rouge furent volés il y a deux jours. J'ai vu hier des gens qui chargeaient de marchandises volées un de leur véhicule. Il dit que des blessés se présentaient à leur entrepôt pour recevoir des soins mais que malheureusement ils ne pouvaient rien faire pour eux faute du nécessaire pour opérer. Il considère que les pillages font cinq fois plus de dommages que les bombardements. Il se demande pourquoi l' édifice du ministère de la santé a été bombardé comme tous les autres ministères alors qu'ils étaient vides. Il croit qu'il faudra au moins 10 ans pour remettre à jour les statistiques et données importantes du pays qui ont disparus.

L'équipe IPT [a parle de] fermer boutique et quitter l'Irak demain à l' exception de Martin, Bettejo et Charles. L'envahissement massif des médias et des militaires pèse trop lourd. Nous occuperons notre journée à vider le bureau.

Tara Tutan, une journaliste canadienne qui vit en Angleterre et qui est arrivé hier de Amman, m'informe qu'elle a visité les deux camps de réfugiés en Jordanie. Celui prévu pour les Irakiens était complètement vide et n' avait reçu personne. L'autre réfugiait environ 300 africains qui travaillaient en Irak.

Charles revient du centre de traitement des eaux. Il considère qu'une vigile à cet endroit n'a plus sa raison d'être.

Je donne un coup de main au ramassage des nombreux objets du bureau puis je tourne en rond, n'ayant plus le cour ni la tête à ce qui se passe ici. Finalement j'opte pour une balade vers le Palestine mais le militaires m' interdisent l'accès car je n'ais pas de carte de presse. Plus loin je croise deux vendeurs ambulants, un père et son fils, qui viennent d'être repousser par les militaires. Je leur achète deux cartons de cigarettes pour $3.50 US.

À peine de retour à l'hôtel, à 17h15 les événements prennent une toute autre tournure. Je me retrouve au cour des combats. D'abord, un premier tir provenant de l'autre côté de la rive du Tigre. En un rien de temps les militaires s'activent et se positionnent. D'autres tirs suivent et des ripostent suivent. Des militaires courent en direction de fleuve suivis par une bande de caméramans et de journalistes. Un machine guns (genre de tank) s'approchent au coin de l'hôtel se place en direction du fleuve et tire de l 'autre côté de la rive, sans que je puisse évaluer la distance. Il s'en suit une série de tirs de toutes parts. En vitesse je monte à la course les sept étages de l'hôtel pour aboutir sur la toiture d'où j'ai une vue d' ensemble. Aucun résident de l'hôtel n'a découvert ce passage. Même avec une bonne vision de l'autre côté du fleuve je ne peux repérer la provenance des tirs. Par contre, je peux suivre tous les déplacements et positionnements des soldats américains. Un autre monstre mécanique se dirige vers le fleuve suivi d'une dizaine de paparazzi et il crache quelques boulets au-dessus des militaires positionnés sur le toit du restaurant qui borde le fleuve. Peu de temps après, de grosses flammes jaillissent de deux bâtiments situés à plus de deux kilomètres. Les tirs s'arrêtent momentanément. Des soldats rampent sur le bord du fleuve, des caméramans les imitent. Il y a maintenant autant de représentants des médias que de soldats. C'est à se demander qui chasse qui ! Un autre gros machin passe devant l'hôtel et se positionne à cent mètres. Un tir provient de l'autre bord, sans que je puisses voir la provenance, puis le machin qu'on dit appelé l'amphibien riposte à trois reprises puis c'est le silence. Au loin, dans une autre direction, deux autres édifices flambent. Difficile de savoir s'ils tiraient au hasard, chose certaine les impacts tuèrent et blessèrent sûrement plusieurs personnes dans les environs des immeubles en flamme.

J'aurais aimé pouvoir placer une pièce d'artillerie irakienne, genre canon des années vingt, à coté d'un de ces monstres et en faire une photo. Sans savoir si la comparaison peut se faire mais je dirais, David et Goliath ou, un jouet d'enfant et un bouldozeur. Des comparaisons semblables pourraient aussi se faire avec les mitraillettes des deux clans. Nous sommes loin des armes de destruction massive avec lesquelles on nous a fait raisonner les oreilles et avec lesquelles on nous a vendu cette guerre. Rappelez-vous qu' un militaire américain m'a dit que ce n'était qu'une propagande cette histoire d'armes de destruction massive. Chose certaine, personne ne les a vus et n'ont pas servi sauf pour convaincre tout le monde de la nécessité de cette guerre. Et vous l'avez cru ! Maintenant voyez le résultat, un nombre devenu incalculable de victimes. Il nous reste l'autre raison qu'on nous a aussi vendue, l'élimination de Saddam. Est-ce que ça valait la peine tous ces dégâts et perte de vies humaines pour réussir à se débarrasser d'un seul homme ? La preuve, ils ne l'ont pas attrapé pour autant. Comment peut-on s 'imaginer que l'on puisse attraper une seule personne avec de l'artillerie aussi lourde ? Mais voyons donc, il ne faut pas être dupe à ce point. Un seul James Bond aurait pu faire la job.

Ils sont ou les milliers d'irakiens qui sont heureux de cette prise de contrôle par les Américains. À part les cents gogos qui dansaient sur la statue jetée par terre ? Je n'en ai vu aucun ! Je m'attendais que dans une ville de 5 millions d'habitants il y aurait au moins 1 million de monde qui saute de joie dans les rues et qui fête l'invasion américaine. À la télé vous en voyez plusieurs qui saluent et crie leur joie en se déplaçant en voiture. Ce que vous ne voyez pas, c'est le canon et les mitraillettes pointés en leur direction. Les gens s'expriment ainsi pour ne pas se faire tirer dessus, pour sauver leurs peaux. Ceux qui ne l'on pas fait n'existent plus. À preuve, il y a des centaines de carcasses de voitures, de camions et d'autobus calcinés dans les rues. J'ai entendu des gens me dire qu'ils étaient heureux du départ de Saddam, rien de plus. C'est pas la joie, mais pas du tout.

J'ai plutôt l'impression que ce n'est que pour mesurer l'efficacité des nouveaux armements pour en faire la présentation et ensuite en faire la vente. Alors, pourquoi bombarder un même immeuble, vide depuis le début, à trois ou quatre reprises à intervalle de trois ou quatre jours si ce n'est pas pour réajuster des petits problèmes techniques. Ce fut le cas de plusieurs édifices. Bien brave celui qui aurait été se cacher dans un de ces édifices bombardés à deux reprises, un gros coup de vent et il l'avait sur le dos.

Ce qui s'annonçait une guerre terminée, selon certains journalistes, semble être partie remise pour l'instant. Ces mêmes journalistes m'annonçaient ce matin le retrait des troupes du centre ville et un déplacement vers le Nord du pays. Ces devins de l'information auraient tout avantage à vérifier leurs sources.

Une autre guerre s'annonce au restaurant. Qui aura droit aux quelques quarts de poulets avec riz ? Les autres hériteront de la soupe aux fèves avec un plat de riz décoré de brins de spaghetti et de pois.

Il est prévu que nous quittons Baghdad demain matin à 6h. au coût de $1300.US par véhicule et devons en utiliser deux.

13 avril 2003

La nuit se compare à celle d'hier. Depuis 6h j'attends le transport dans le hall. Un contingent de véhicules militaires à fonctions différentes se met en branle pendant que d'autres tiennent la garde ici.

À 7h45 les bagages s'empilent dans le GMC à trois bancs. La nuit a fait changer d'idées quelques membres. Nous ne sommes que cinq à quitter Baghdad, Wade, Ed, April, Jooneed et moi. Les adieux et les accolades terminés la voiture s'engage sur la route accompagnée de trois gros hélicoptères militaires qui volent un instant au-dessus de nous.

Alors que les rues sommeillent encore, un spectacle de désolation défile devant nous. Je ne trouve pas les mots assez fort pour décrire l'allure actuelle de la ville. En essayant, je dirais écourante, dégelasse, affreuse, déprimante, désolante, désastreuse, décourageante, ce qui tient encore debout tombe en lambeaux dans une poubelle géante à ciel ouvert, l' enfer quoi. Je ne sais pas comment les gens feront pour tenir le coup dans cette grosse merde. Personnellement j'en peux plus de voir une si belle ville transformée dans cet état. C'est vraiment triste à voir. Encore ! Ce n'est rien à côté de l'état physique avec lequel se retrouvent des milliers de gens, amputés, atrophiés, écorchés, transpercés, égratignés, crevés, assoiffés, affamés, déprimés, découragés. Et, pour un très grand nombre, c' est le deuil, la souffrance d'un être cher mort au combat ou tranquillement assis chez lui à prendre le thé en famille, pour d'autres c'est la perte d' un enfant qu'ils ne pourront plus tenir dans leurs bras et le chérir et pour d'autres c'est un parent qui ne sera plus là pour les accueillir et leur dire qu'ils les aiment.

Et, si c'était fini comme le disent les médias et les responsables de ce désastre humanitaire et matériel. Pourtant, ça chauffe et ça pette encore à Baghdad et ailleurs dans le pays.

Alors que la voiture s'engage sur une autoroute qui nous mène à l'extérieur de la ville, un barrage militaire oblige le demi-tour. Sur deux autres voix de sortit, même scénario. Accès impossible ! Que se cache-t-il derrière ces barrages ? Ils ont toujours des cachettes ces Ricains !

« Loin des regards, l'innocence plaide » Finalement, par toutes sortes de détours, parfois en passant dans le clos ou dans une cour puis dans de petites rues nous atteignons une sortit de la ville. À quatre endroits différents sur l'autoroute en direction de Amman, en plein désert, des bancs de terre verser au centre du chemin forcent presque l'arrêt du véhicule puis, après un contournement en S nous reprenons la vive allure à 150 kilomètres heure. À différents endroits des restants de véhicules calcinés bordent la route. Probablement, les passagers y sont morts. Nous croisons seulement deux véhicules militaires, toujours de même origine, et apercevons cinq blindés qui font le guet sur un gros button situé à 100 mètres de la route. Nous arrêtons dans un bled perdu où, jadis un poste à essence opérait. Deux gars, probablement d'origine africaine, remplissent notre réservoir d'essence à partir de gallons de plastic d'où ils doivent siphonner l'essence en aspirant avec leur bouche à tour de rôle. Pendant cet arrêt un jet militaire passe au-dessus de nous à basse altitude. Avec leurs appareils sophistiqués ils ont sûrement réussi à lire l'origine de nos passeports à travers nos vêtements.

À 13h30 nous arrêtons à la frontière irakienne. Nos passeports sont vérifiés à trois reprises sur une distance de 50 mètres par des militaires américains. Les bâtiments de la douane sont entièrement vides dont deux en piteux états. Deux kilomètres plus loin, la frontière jordanienne nous accueille. Cette fois, l'attente s'éternise. Jooneed et moi en profitons pour aller prendre un thé à une extrémité des bâtiments puis, revenons à l' autre extrémité pour jeter un oil dans le chic magasin hors taxe. Cigarettes, alcools et vins, appareils électroniques, bijoux, jouets de luxe et autres objets de valeurs s'offrent aux rares clients de la place. Pendant cette attente arrive un journaliste et son chauffeur. Le malheureux n'a pas eu autant de chance que nous sur la route. À un des barrages de terre, quatre hommes masqués surgirent de derrière un monticule de terre avec des mitraillettes. Ils le forcent, lui seul car le chauffeur n'a que ses vêtement sur le dos, à remettre tout ce qu'ils possèdent, valises remplies de vêtements et articles de valeurs, bijoux qu'il porte et $500.US. Seul son passeport a été oublié dans une de ses poches de chemise. Heureusement ils s'en sortent vivant sans égratignure mais, avec une belle histoire pour son prochain reportage. Finalement nous quittons le poste frontalier après 3h14 d'attente.

Nous arrêtons pour déjeuner, dîner et souper à Alawaklh de 17h45 à 18h25. plusieurs petites villes et villages nous saluent au passage pour finalement arriver sein et sauf à Aman à 20h.

À la réception de l'hôtel Al Monzer, nous avons droit à des retrouvailles avec des membres du CPT qui avaient été expulsé de baghdad huit jours plus tôt. Une fois les bagages rangés dans la même chambre que j'avais à mon arrivé le 6 mars, Wade et moi se rendons en taxi au café internet du Chicago building pour expédier mon dernier rapport. Au retour, Lisa Ndejuru, de Montréal se pointe à la réception. Je fais un appel chez moi, mais je n'ais pas de réponse. Je laisse un message à Diane. Pendant ma jasette avec Lisa et Jooneed j'ai enfin le bonheur d'entendre la voix de Diane. Ça fait du bien au cour !

Robert

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